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Ces algériens qui sollicitent l’asile politique

17 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

De 2007 à 2008, ils sont quelque 6478 Algériens et Algériennes à avoir demandé l’asile aux pays industrialisés. Ce chiffre est avancé par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Il y a 739.986 demandeurs d’asile issus du monde entier. Toutes ces demandes sont, dit-on, en attente d’une décision. C’est ce que nous avons appris auprès de Pablo Mateu, son délégué général en Algérie, lors de son passage, jeudi dernier, à Annaba.

La visite de ce haut responsable onusien s’inscrit dans le sillage des préparatifs de la célébration, le 20 juin prochain, de la Journée mondiale du réfugié, un événement organisé avec la participation active de l’Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD). «Bien que le HCR ne puisse intervenir directement dans ce type de dossier, il a quand même un droit de regard dans les décisions prises par les institutions des pays concernés», précise l’hôte de Annaba. Selon lui, le nombre d’Algériens demandeurs d’asile est en nette évolution. Les statistiques de 2007 et 2008 illustrent ce constat peu reluisant pour un pays dont les gouvernants ne cessent de vanter les mérites de leur politique économique et sociale. En effet, de 2888 enregistrés par le UNHCR en 2007, le nombre d’Algériens candidats à l’«exil» dans les pays riches est passé une année plus tard à 3590 nouveaux cas, soit 0,9 et 1% de toutes les demandes dénombrées dans les pays en question.

Ce bond de 24% - de 2007 à 2008 - montre à bien des égards combien la situation socioéconomique du pays est devenue insoutenable pour de nombreux algériens, de l’homme de la rue à l’élite. En outre, M. Mateu a fait savoir que le nombre de réfugiés dans le monde s’élève actuellement à 9 679 649. Pour ce qui est des rapatriés, il est de l’ordre 730 640. Les apatrides (ceux qui n’ont pas de nationalité) sont, quant à eux, au nombre 2 937 315. En la matière, l’Algérie ne compte qu’un seul cas qui, selon notre interlocuteur, s’achemine vers une issue favorable (l’un des parents est de nationalité marocaine). «Les multiples démarches que nous avons effectuées auprès du gouvernement algérien ont été fructueuses. La personne en question est en voie d’être naturalisée. L’Algérie a toujours été sensible à la question des réfugiés, des apatrides et des migrants», a-t-il indiqué. En ce qui concerne les déplacés internes, le UNHCR en a, jusque-là, recensé 13 740 317 cas.

Toujours à propos de la question d’Algériens demandeurs d’asile en Europe ou ailleurs, Mounira Haddad, présidente d’AFAD – intégrée au réseau régional de l’association mondiale Cimade pour la défense des droits des réfugiés, des migrants et des demandeurs d’asile, constituée à Dakar en février 2009 et qui, outre l’Algérie, regroupe le Sénégal, le Mali, le Niger et le Maroc -, considère pour sa part qu’«en ce qui nous concerne en tant que membre du réseau régional pour la défense des droits humains, des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants, nous sommes pour une politique d’ouverture et de respect de la libre circulation des personnes. Les Algériens, actuellement demandeurs d’asile dans les pays d’Europe, ont diverses motivations. Celles-ci sont nombreuses et personnelles». Et d’énumérer : «Si l’on prend par exemple le cas des islamistes, leur problème est désormais réglé avec comme cadre institutionnel la loi sur la réconciliation nationale. Pour les opposants, éventuels demandeurs d’asile en Europe, le Président a évoqué la possibilité d’une amnistie générale lors de sa campagne électorale. Restent ceux qui basent leur demande sur d’autres ‘’sujets’’ de droits de l’homme et d’ordre strictement privé. Ces cas-là font l’objet d’une étude très approfondie de la part de l’agence des nations unies, UNHCR, mais je reste persuadée que chaque personne a le droit de faire de sa vie ce qu’elle veut, dans le respect de la différence de l’autre et des principes fondamentaux de la dignité de la personne.» D’après Mme Haddad, des sources diplomatiques lui ont en outre appris que sur les plus de 100 000 sans-papiers dénombrés dans le royaume d’Angleterre, plusieurs milliers sont de nationalité algérienne et qu’actuellement 400 algériens croupissent dans les geôles britanniques pour différents délits, dont ceux liés au terrorisme.
(El Watan - 17 mai 2009)

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