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Regagner la confiance perdue

17 Avril 2012 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Actualités

A voir le démarrage plus que timide de la campagne électorale, dimanche dernier, et l’appréhension manifeste des candidats et des partis politiques à aller vers des citoyens légitimement sceptiques, il est difficile d’imaginer que les bureaux de vote seront pris d’assaut le 10 mai prochain.

Depuis que l’annonce de la tenue de ces élections a été faite, les Algériens n’ont jamais exprimé le moindre désir d’y prendre part, tant ils ont été déçus par des parlementaires plus enclins à acquiescer aux décisions gouvernementales et soigner leurs affaires personnelles qu’à plaider les causes des citoyens ou à se battre pour ceux qui les ont élus. En l’occurrence, combien de députés issus des législatives de 2007 -ou des précédentes- ont ouvert une permanence dans leur circonscription pour rester à la disposition de leurs électeurs, recueillir leurs doléances et porter leurs préoccupations ? Et combien d’électeurs ont pu revoir «leur» député après lui avoir donné leur voix et, pour certains, un peu de leur temps et de leur énergie ? Très peu, et c’est sans doute ce qui explique le recours des Algériens aux manifestations de rue pour exprimer leur malaise et leur défiance continue à l’égard de la chose politique et des hommes et femmes qui la symbolisent.

Flanqués de ce handicap de taille (une profonde rupture avec l’électeur), les prétendants aux sièges de la future APN devront désormais se décarcasser et travailler très dur pour avoir une chance hypothétique de convaincre qu’un Parlement aux ordres n’est pas une fatalité algérienne et qu’il est possible d’avoir des députés compétents et moraux dont la seule et unique préoccupation est le bien-être du citoyen. Ils devront par-dessus tout convaincre de la sincérité de leur démarche dans un contexte marqué par la désagrégation progressive des valeurs morales et l’accroissement de la corruption et de l’amoralité.

Après deux décennies d’exercice démocratique confus et plusieurs échecs, les Algériens sont revenus des promesses non tenues et des engagements oubliés des députés et élus de tous bords, et il faudra plus que de plats discours aux faux relents patriotiques et vagues sorties sur le terrain pour prétendre regagner la confiance perdue.

Il faudra probablement plus des trois semaines qui nous séparent du scrutin pour réveiller l’électeur qui est en chacun des Algériens et le réconcilier avec l’exercice démocratique.En attendant, tenter de rétablir le dialogue rompu avec le citoyen est un bon début …

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