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La pratique artistique au point mort

12 Avril 2012 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Culture

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Dans une école algérienne qui naccorde pas encore à la vie culturelle toute lattention quelle mérite, la décision officielle dorganiser des activités artistiques pour commémorer la journée du Savoir (comme dautres occurrences, dailleurs)  ne peut être prise que pour ce quelle est : le simple désir de sacrifier à une tradition, une routine, sans véritable ambition dimprimer une nouvelle dynamique de promotion des arts et de la culture.

 

Lundi prochain, 16 avril, des élèves de certains établissements scolaires vont probablement être invités à composer des vers, à tenter des croquis ou des sculptures et à pousser des chansonnettes à la gloire de Abdelhamid Ibn Badis et autour de thèmes liés au Savoir et ses vertus. Il ne sera évidemment pas permis de sortir du cadre conformiste de lécoles et des pratiques rigides en usage dans ce genre de manifestation et ceux des collégiens ou lycéens, un peu dans le vent, qui voudraient sexprimer à travers les trop irrévérencieux Rai ou Rap devront probablement céder la place : «A la fin de la journée, tout le monde rentrera chez soi avec, au mieux, le sentiment davoir passé une journée un peu différente à lécole mais jamais sur la certitude davoir entamé quelque chose de sérieux, de durable», estime cette mère de famille qui, avec deux enfants adolescents, a déjà assisté à plusieurs journées de même type : «Cest toujours la même chose, ce sont juste des journées commémoratives !». La logique aurait pourtant voulu que les arts soient enseignés tout au long de lannée dans les écoles, collèges et lycées et que ces journées commémoratives (du Savoir, de lEnfance, du Chahid, de la Femme... bref, toutes les dates anniversaires) constituent loccasion de vérifier auprès des invités les progrès réalisés, létendue du travail accompli ou qui reste à accomplir dans la formation des artistes de demain. La logique aurait également voulu que des responsables des secteurs de lEducation et de la Culture mettent ces journées à profit pour jauger des talents potentiels et senquérir des besoins des écoles (les concernés affirment manquer de tous les moyens matériels) qui permettraient aux élèves de développer leur sens artistique.

 

Il nen est rien malheureusement et, dans ce cas précis, lécole est restée figée en dépit des engagements ministériels allant dans le sens de la promotion de la culture : «Les établissement scolaires ne disposent pas des outils nécessaires et les parents qui croient voir dans leurs enfants un quelconque penchant pour les arts sont contraints de les inscrire à des cours particuliers, qui peuvent se révéler très chers, ou dans des associations culturelles, déplore cet enseignant du secondaire de la wilaya dOran. Mais le plus grave et que nous ne sentons pas une réelle volonté de changement...»

 

Pour cet enseignant comme pour les parents délèves, ce ne sont certainement pas les festivités conjoncturelles qui  apporteront les changements attendus...

 

 

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