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CNCD d’Oran : «Les menaces et la répression ne nous feront pas fléchir !»

22 Février 2011 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Actualités

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie d’Oran l’a confirmé encore hier, lors du meeting qu’elle a tenu à la salle de cinéma Saada: «Qu’elles que soient les menaces ou les formes que la répression prendra, nous sommes déterminés à lutter pour imposer le changement et la démocratie. La situation est intenable et nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons des lendemains meilleurs», ont affirmé, en substance, les animateurs du rassemblement (deux vétérans rompus à la lutte syndicale et politique et trois jeunes néophytes, visiblement animés de la même volonté de changer la face de l’Algérie) devant un parterre composé de toutes les tendances : «Nous ne représentons pas une obédience politique et n’appartenons à aucune formation politique, a tenu à préciser Kaddour Chouicha, syndicaliste et responsable de la Ligue des droits de l’homme à Oran. Nous sommes un groupe de personnes de différents horizons que la situation algérienne ne satisfait pas et qui ne veulent plus rester, seuls dans leur coin, à ruminer contre el hogra, l’injustice ou la corruption qui poussent des citoyens à s’immoler par le feu. Si nous nous taisons aujourd’hui, personne n’aura plus le droit de se plaindre à l’avenir»¸ a expliqué l’animateur en rappelant aux présents les conditions qui ont présidé à la création de la CNCD : «Même si nous pouvons diverger sur un certain nombre de sujets, nous avons convenu de travailler ensemble sur une plateforme de revendications commune qui s’articule notamment autour de la libération des jeunes (des émeutes de janvier, Ndr), la levée de l’état d’urgence et le respects de toutes le libertés.» Evoquant le rassemblement réprimé du 12 février, Kaddour Chouicha a assuré qu’il a permis de briser le mur de la peur et démontré que le bâton ne peut rien contre la volonté et la détermination.

Insistant sur l’importance de lever l’état d’urgence, Messaoud Babadji, juriste et enseignant universitaire, a affirmé que le maintien de cette mesure d’exception depuis bientôt 20 ans n’a eu d’autre objectif que d’assurer la continuité du régime : «Toutes les lois stipulent que l’état d’urgence est une mesure d’exception transitoire qu’un gouvernement peut prendre en cas de péril imminent. Or,  depuis 1992, la situation a évolué, le péril terroriste qui menaçait la stabilité du pays et justifié l’instauration de l’état d’urgence a été écarté, la Constitution a été amendée, des élections présidentielles… Rien ne n’explique plus que les libertés demeurent ainsi restreintes», a-t-il poursuivi en rappelant que cette mesure a empêché la naissance de nouvelles organisations syndicales, muselé toutes les libertés, mis les médias lourds sous la coupe du régime qui les utilise pour rester en place, interdit les partis politiques de s’exprimer…, bref, empêché toute contestation : «Ce qui est contraire à l’Etat de droit que nous réclamons et qui explique que les Algériens soient obligés de recourir à l’émeute pour s’exprimer. Ce ne sont pas les jeunes qui sont responsables de la violence mais bien le pouvoir.»

Pour le parolier Houari et les étudiantes Nabila et Mérième, représentants de la frange jeune de la CNCD, l’amour du pays et le désir d’une vie meilleure sont les seules motivations qui les ont amenés à adhérer à la Coordination : «Je suis algérienne et fière de l’être, a résumé Mérième et je veux pouvoir étudier et vivre dignement dans mon pays.» Appelant les jeunes à prendre leurs destinées en main, les trois membres de la  CNCD ont réitéré leur détermination à lutter jusqu’au bout pour parvenir à ce changement que des millions d’autres jeunes appellent de leurs vœux.

Lors du débat qui a suivi aux cours duquel les intervenants ont exprimé leur soutien à la démarche de la CNCD et fait des propositions sur la meilleure manière de donner plus de visibilité et d’impact au mouvement, une équipe de l’ENTV a été chassée de la salle par le public : «Cela fait 50 ans que la télévision nous ment, qu’elle manipule et désinforme, s’est écrié l’un des participants. Il ne faut pas les laisser filmer parce qu’ils ne diront pas vérité.»  Encore un autre point commun sur lequel les participants se sont retrouvés en cette «journée bénie parce que nous nous rencontrons enfin pour parler», a estimé Raja, veuve  du dramaturge Abdelkader Alloula.

 

 

 

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