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Commerce : Les consommateurs livrés aux spéculateurs

15 Août 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Oran

«On dira ce qu’on voudra, les spéculateurs n’en feront qu’à leur tête et continueront à réguler eux-mêmes le marché en place et lieu des autorités. C’est dur à dire mais c’est ainsi : l’Etat et dramatiquent absent». C’est, en substance, ce que déplorent les consommateurs oranais qui ont de plus en plus de raisons de douter de l’efficacité des instruments de contrôle de la qualité et des prix des produits de consommations : «Le prix de la viande rouge flirte avec les 1.000 dinars le kilogramme, celui du poulet est de 350 DA alors que les fruits et légumes commencent leur ascension alors que nous sommes encore 12 jours du Ramadan. N’est-ce pas là la preuve que l’Etat ne contrôle rien ?», demande Rachid, halluciné que l’on puisse une seconde croire à l’efficience des services de contrôle de l’Etat: «Lorsqu’on décide unilatéralement, et à quelques jours seulement du Ramadan, d’augmenter les prix de la farine et de l’huile ou celui des cartes de recharge de téléphonie mobile, il ne faut s’attendre à une compréhension de la part des commerçants.» Cette absence de confiance dans les services chargés de réguler le marché des fruits et légumes trouve son explication dans les prix déjà affichés par les détaillants des divers souks mais aussi dans le souvenir cuisant de la mercuriale des précédents ramadans qu’aucune «mesure ferme du gouvernement» n’a réussi à rendre plus abordable aux petites et moyennes bourses : «Depuis qA la vu’elle a atteint 100 DA le kilogramme il y a deux ou trois ans, on veut nous faire croire qu’à 35 DA, la pomme de terre n’est  pas chère. Même à 25 ou 30 DA, elle reste encore coûteuse pour un pays comme l’Algérie», estime Abdelkader, enseignant et père de trois enfants. Aujourd’hui, dans les marchés oranais, la patate oscille entre 40 et 50 DA le kilo (en attendant, prévoient des connaisseurs, qu’elle atteigne les 60 à 70 DA pendant le mois de ramadan), la tomate est déjà proposée à 80 DA le kilogramme, le poivron et la carotte à 40 et 50 DA…, soit des prix qui n’augurent rien de bon pour les petites bourses : «Pourtant, la totalité des dettes des agriculteurs a été effacée sur décision présidentielle en mars dernier (Des dettes évaluées à 41 milliards de dinars, Ndr). Pourquoi alors les prix ne baissent-ils toujours pas ?» demandent des consommateurs qui ne comprennent pas que, par son absence sur le terrain, l’Etat autorise les spéculateurs de tous bords à imposer leur diktat : «Nous savons que de puissants opérateurs ont déjà constitué leurs réserve en pomme de terre, qu’ils ressortiront certainement lorsqu’il la demande augmentera et qu’ils pourront imposer leurs prix.» Au milieu de cette atmosphère frisant la paranoïa collective, les services de contrôle du ministère du Commerce brillent pas leur absence tout comme les associations de protection du consommateur qui ne font parler d’elles qu’à l’occasion de manifestations économiques officielles. Pour l’un comme pour l’autre, c’est le manque cruel de moyens humain et matériel qui handicape tout travail de défense et de sauvegarde du droit des consommateurs. Sauf que les associations œuvrent dans le cadre du bénévolat alors que les services de contrôle sont rémunérés… avec les deniers publics. Soit l’argent des consommateurs.

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