Djamel Souleïman : «L’argument du manque d’argent n’est pas convainquant»
Bien qu’il affirme comprendre que les secteurs de la Santé ou de l’Education soient prioritaires dans la répartition des budgets gouvernementaux, Djamel Souleïman n’accepte pas, pour autant, que le secteur de la Culture «ne bénéficient que de miettes». Ce qui évidemment pousse cinéastes et producteur à chercher les finances ailleurs, en Occident notamment : «Je ne suis pas contre le soutien étranger, a-t-il indiqué - probablement pour souligner sa différence de la position affichée la veille par Azzeddine Mihoubi qui avait averti contre cette tendance. Mais je me demande où sont les soutiens financier arabes, l’argument du manque d’argent ne tenant pas la route.» Argument que personne ne songerait à contester certains pays arabes comptant parmi les plus riches de la planète : «Le problème réside surtout dans l’absence de la volonté politique chez les dirigeants et décideurs arabes.»
Pour autant, des tentatives et projets de coopération entre pays du monde arabe sont signalés ici et là : «Moi-même, je dois jouer dans deux films dont l’un devrait être coproduit par la Syrie et le Maroc en attendant la réponse de l’Algérie et Abu Dhabi avec lesquels les négociations sont en cours.»
La Syrie n’a jamais boycotté l’Algérie
Exprimant sa satisfaction de prendre part à un festival oranais «qui prend de plus en plus d’envergure», Djamel Souleïman a tenu à mettre les points sur les i : «Il n’y a pas et il n’y a jamais eu de boycott syrien comme certains journaux ont pu le croire. Je n’ai pas pu assister au festival de l’année passée et beaucoup de mes confrères syriens n’ont pas pu participer au festival de cette année à cause d’obligations professionnelles, rien d’autre.»
Considéré comme l’un des acteurs syriens les plus brillants, Djamel Souleïman a commencé sa carrière artistique au théâtre étudiant syrien dans le milieu des années 70’ avant de rejoindre la nouvelle école des Arts, née alors qu’il venait de réussir son baccalauréat : «Ce fut là ma première chance, a raconté l’acteur. Ma deuxième a été qu’à mon retour d’un stage d’études artistiques que j’avais effectué à Leeds en Angleterre, la télévision syrienne, comme l’égyptienne, émergeait d’un long sommeil alors que le théâtre sombrait et que le cinéma demeurait quasi-moribond.»Ce qui m’a permis de jouer dans un grand nombre de séries. Aujourd’hui, l’Egypte et la Syrie peuvent s’enorgueillir d’une excellente coopération cinématographique ; Il y a un grand échange d’acteurs, de cinéastes et de techniciens entre les deux pays.» Grâce notamment à la libéralisation du secteur et l’apparition des chaînes satellitaires. Ce que Djamel Souleïman souhaite pour l’ensemble des autres pays arabes qui, affirment-ils, disposent des moyens humains et matériels nécessaires. Ne manque que la volonté politique.