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50% des stations de l’autoroute Est-Ouest reviendront à Naftal

8 Juin 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

Le Forum de la télévision a reçu samedi soir Chakib  Khellil, le ministre de l’Energie et des Mines qui, durant près de deux heures, a fait un état des lieux de son secteur en révélant que pour le seul programme de dessalement de l’eau de mer, 2.5 milliards de dollars on été investis pour 3 stations actuellement en activité, deux qui le seront au courant de cette année et 11 autres qui seront opérationnelles avant 2013. Le ministre a déploré le fait que les exportations nationales demeurent dominées par les hydrocarbures, dont les recettes en 2008 ont atteint 78 milliards de dollars, au moment où celles hors hydrocarbures n’ont apporté au pays que 500 millions de dollars, soit le modique taux de 1 %.
Au chapitre des cours du brut, M. Khellil a rappelé l’effondrement des prix du baril en 2008, qui, après avoir atteint 140 dollars du fait de la spéculation au niveau du marché mondial, ont baissé jusqu’à atteindre 30. Une situation qui a fait réagir l’OPEP lors de sa réunion d’Oran et de prendre la décision de réduire la production journalière des pays membres qui détiennent 40 % de la production globale du pétrole. Sur la remontée des cours observée juste après ce rendez-vous, le ministre a déclaré que cela était prévisible pour deux raisons : primo la baisse des stocks et deusio les mesures de relance initiées par certains pays grands consommateurs de pétrole et qui ont été affectés par la crise financière mondiale.
A ce sujet, l’invité de l’ENTV a indiqué que si aux USA ces mesures de relance de l’économie mondiale sont un fait, dans le vieux continent, par contre, elles sont encore à leur début. Ceci étant, la progression des cours qui est due également à la chute du billet vert, selon Chakib Khellil, et qui ont atteint récemment près de 70 dollars le baril, peut continuer pour atteindre en 2010 les 75 dollars et se stabiliser entre 65 et 70 d’ici la fin de l’année en cours. Sur les hypothèses avancées de part et d’autre sur la fin des réserves mondiales de pétrole et dont certaines avancent 2025, le ministre qui a une tout autre idée en projetant même la fin du règne de l’or noir jusqu’en 2080, estime que ce sont de simples projections.
Abordant le volet électricité et en réponse à une question sur les meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour permettre à la Sonelgaz de procéder au recouvrement de ses importantes créances, M. Khellil s’est limité à souligner que les abonnés doivent payer leurs dus car, au cas contraire, ce sera la compagnie qui se retrouvera en difficulté financière et, par conséquent, ne pourra pas faire face à une demande de plus en plus croissante. Concernant les prix, la question demeure encore en suspens : faut-il augmenter les prix ou attendre de l’Etat de puiser dans le Trésor public pour financer les projets du secteur ? Dans le même sens et concernant l’importation de certains équipements énergivores, comme les climatiseurs, le ministre a déploré le fait que contrairement à plusieurs pays, en Algérie aucune réglementation ne permet de passer au peigne fin ces équipements à leur arrivée sur le territoire national.
A une question relative à la différence dans les grilles de salaires des deux compagnies relevant de son secteur en l’occurrence Sonatrach et Sonelgaz, M. Khellil a répondu qu’il faut faire le distinguo entre un ingénieur qui découvre un puits de pétrole et un autre qui effectue la maintenance d’une ligne électrique. Dans ce contexte, le ministre reconnaît que des cadres de son secteur fuient vers des firmes étrangères notamment dans les pays du Golfe, mais reviennent à chaque fois dans la mesure où les conditions de travail sont plus difficiles et la perte d’avantages que seul l’Algérie peut leur offrir. « Il est vrai que les salaires sont plus alléchants, mais nous ne pouvons offrir mieux étant donné que les revenus sont très différents », a également expliqué le ministre. A ce titre, le ministre a précisé que l’Algérie n’a pas le même excédent que ces pays ce qui leur permet d’investir dans d’autres secteurs hors hydrocarbures en raison de leur population. Et de citer à titre d’exemple, les revenus de l’Arabie Saoudite qui sont 4 fois supérieurs à ceux de l’Algérie. S’agissant des énergies nouvelles et renouvelables, un option qui se précise et s’impose surtout pour préparer l’après-pétrole, le ministre a rappelé que la station hybride fonctionnant à l’énergie solaire de Hassi R’mel est en service et produit 150 mégawats.
Au chapitre du nucléaire, la question nodale qui demeure posée est, selon le ministre, relative à l’acquisition de l’uranium enrichi ou de le produire localement, une hypothèse difficile à retenir car l’exemple de l’Iran à cet égard est illustratif. Toutefois, elle demeure une piste à long terme, devait ajouter le ministre. Pour le gaz, les ambitions de l’Algérie, qui occupe actuellement le 4ème rang mondial en termes d’exportations, l’objectif demeure de porter la production estimée actuellement à 62 milliards de m3 à 85 dans 5 ans. Aussi et au plan international, le ministre a indiqué que le club des producteurs de gaz ne peut avoir l’ambition d’avoir le même poids que l’OPEP. Au sujet des mines, M. Khellil s’est montré satisfait de l’essor de ce secteur eu égard à la hausse enregistrée dans tous les domaines, à l’instar de l’or dont la production mensuelle est de l’ordre de 100 kgs.
Au volet de la distribution des carburants, un secteur qui en dépit de son ouverture pour les opérateurs étrangers n’a jusqu’à présent pas drainé la foule, M. Khellil a estimé que cela est principalement dû aux tarifs pratiqués en Algérie et qui ne sont pas attractifs. Et de révéler que son ministère a demandé à ce que «50 % des stations prévues sur l’autoroute Est-Ouest reviennent à Naftal». Ceci, selon le ministre, permettra de consolider l’entreprise publique qui n’aura pas à soumissionner aux avis d’appel d’offres.
(Quotidien d'Oran - 08 juin 2008)

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