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Enfance : Le signalement des maltraitances encore faible

31 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

Encore des chiffres et pas des moindres ! Le programme «Je t’écoute», lancé il y a une année par le Réseau national pour la protection et la promotion des droits des enfants Nada, nous a livré hier des chiffres relatifs à la maltraitance à l’égard des enfants, à l’occasion d’une évaluation approximative des appels reçus sur le numéro vert 30 33.
En une année d’existence de ce dernier numéro, 7 342 appels ont été reçus représentant différentes situations de maltraitance. Cependant, 335 dossiers seulement ont pu être définitivement réglés ou en voie de solution. 37 affaires ont été introduites par ailleurs à la justice. 200 cas de violence ont nécessité une prise en charge psychologique et 70 cas, des prises en charge diverse.
Le président du réseau, M. Abderrahmane Arar, nous a fait part des difficultés rencontrées sur le terrain durant cette année. Il a été effectivement constaté que le signalement des abus commis à l’égard des enfants n’est pas encore ancré dans les réflexes des familles. «Malgré les campagnes de sensibilisation que nous avons menées, l’hésitation est le premier obstacle des familles. Elles sont nombreuses à nous appeler pour dénoncer des situations, mais les appels restent souvent anonymes et sans retour», nous a-t-il expliqué. Aussi, il fait part d’un manque considérable de professionnels des questions de l’enfance, à l’image des assistantes sociales, ce qui rend la tâche de la prise en charge immédiate des enfants en difficulté, traîner pendant des semaines, voire des mois.
M. Arar a énuméré un nombre de problèmes qui ne trouvent pas forcément des solutions urgentes, à l’exemple des mères célibataires qui n’ont pas de refuge, du cas des pédophiles qui sont rejetés dans la nature, après qu’ils aient purgé leur peine de prison, et d’autres. Sur le plan juridique, l’absence des avocats spécialisés dans les questions de l’enfance fait traîner également les décisions de justice dont dépendent beaucoup d’enfants. Ce sont là quelques situations qui freinent davantage la prise en charge des enfants victimes de maltraitance. «Nous savons que la volonté politique existe, mais le terrain est beaucoup plus rude que nous le pensons », signale M. Arar qui appelle, à cette occasion de la Journée internationale de l’Enfant, à une meilleure mobilisation des énergies autour de l’enfance.
(Le Soir d'Algérie - 31 mai 2009)

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