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18 harraga sauvés d’une mort certaine à Annaba

12 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Emigration clandestine

Dans la soirée de dimanche dernier, 18 candidats à l’immigration clandestine ont pu être sauvés d’une mort certaine grâce à la célérité et l’efficacité avec lesquelles ont agi les gardes-côtes. Selon le commandant Mahmoud Cheriak du groupement territorial de Annaba, l’embarcation artisanale, à bord de laquelle avaient pris place le 7 mai les 18 aventuriers - 9 de Annaba, 5 de Skikda et 4 de Tébessa - pour tenter de rejoindre les côtes italiennes, était à la dérive. Ses éléments, précise-t-il, sont intervenus suite à une information qui leur est parvenue et faisant état de la présence au large d’une embarcation en difficulté, mais sans donner de précisions sur sa position exacte. Après 8 longues heures de recherches et de balayage de toute la façade maritime, elle a pu être interceptée à 8 miles marins au nord-ouest de Ras El Hamra. Arrivés sur place, les gardes-côtes ont pu constater l’état d’épuisement avancé dans lequel se trouvaient les harraga dont l’âge varie entre 21 et 37 ans. Après trois jours passés en mer et en l’absence de vivres et de carburant, les 21 nourrices, dont ils s’étaient armés avant d’embarquer étant consommées dans leur totalité, ils se sont retrouvés dans l’impossibilité d’aller jusqu’au bout de leur rêve sarde. Secourus et après avoir été soumis par les éléments de la station maritime principale des gardes-côtes aux formalités d’usage dans ce type d’arrestation (auditions et visites médicales), ils ont été présentés tour à tour au procureur de la République près le tribunal de Annaba. Ils devront comparaître en citation directe le 8 juin prochain. D’après Abdelaziz Zaïdi, le chef de la station maritime, ces 18 harraga seront jugés conformément aux nouvelles dispositions prévues dans la loi n° 09-01 du 25 février 2009. Cette dernière est entrée en vigueur au jour de sa parution sur le Journal officiel, soit le 8 mars de la même année. Dans son article 175, elle stipule en substance que «l’acte de quitter le territoire national hors des lieux de postes frontaliers et de passage rend son auteur passible d’une condamnation à une peine de prison allant de 2 à 6 mois assortie d’une amende de 20 000 à 60 0000 DA.»
Par ailleurs, des sources judiciaires ont indiqué que le procès de 19 autres jeunes infortunés, qui devaient répondre du même acte - tentative d’immigration clandestine - a été reporté pour le 24 du mois en cours. En cause, sur les 19, seulement 3 s’étaient présentés à l’audience de dimanche dernier, la même journée où fut déjouée la tentative de 18 de leurs pairs. Le procès est ajourné pour la seconde fois puisque les 19 harraga devaient comparaître le 18 avril dernier pour les mêmes raisons, seulement 11 d’entre eux avaient répondu présent. Pour mémoire, l’embarcation de fortune, au moyen de laquelle ces victimes voulaient partir en expédition vers l’inconnu, fut interceptée par les garde-côtes en patrouille à 12 miles marins au nord de cap Rosa (wilaya d’El Tarf).

Agés de 22 à 34 ans, 9 étaient originaires de Annaba, le reste ayant effectué le déplacement depuis les wilayas de Skikda, d’Alger et d’El Tarf. Ce qui rend de plus en plus plausible la thèse de l’existence de réseaux de passeurs solidement établis à l’est du pays. Flairant le filon, ces réseaux se sont spécialisés dans le nouveau créneau d’«el harga» devenu plus que porteur. Ainsi, profitant de la vulnérabilité et de l’état du mal-être de la jeunesse, ces vendeurs de rêves, peu scrupuleux, ne lésinent pas sur les moyens pour appâter le maximum de proies en leur proposant toutes sortes d’appareils et équipements (embarcations, moteurs, gilets de sauvetage...). La côte annabie reste la plus convoitée par ces réseaux de par les multiples avantages qu’ils y ont pu trouver.

(El Watan - 12 mai 2009)

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