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Oran : Ces augmentations qui font grincer des dents

6 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Oran

Comme il fallait s’y attendre, les augmentations décidées par la SNTF ne font pas sourire les usagers, bien au contraire, et elles entraînent même des changements de mode de transport. «Désormais, il sera plus intéressant pour moi de prendre un taxi», décide Messaoud en apprenant que le prix du billet Oran-Sidi Bel Abbès est passé de 115 DA à 250 DA. Enseignant universitaire, Messaoud se rend deux fois par semaine à l’université Djillali Liabès où il dispense des cours de droit. «L’augmentation est conséquente, estime-t-il. Heureusement que le voyage par taxi coûte toujours 150 DA. C’est plus cher que l’ancien tarif de la SNTF mais nettement moins cher que le nouveau.» Comme le prix de l’autorail Oran-SBA, ceux desservant Chlef et Tlemcen ont également été revus à la hausse. «Ce sont les seuls tarifs qui ont changé, affirme la chargée des renseignements à la gare d’Oran. Tous les autres restent inchangés.» Dans le hall de cet établissement (classé patrimoine national), deux notes annonçant la nouvelle tarification sont affichées à l’intention des voyageurs mais rares sont ceux qui s’y attardent. «On dirait des notes que l’administration ou le syndicat ont l’habitude d’afficher pour les travailleurs de la SNTF, ironise un voyageur. Elles sont faites dans le même modèle et ne suscitent en rien la curiosité des voyageurs.» Sur ces affiches, la SNTF explique aux voyageurs que ces augmentations sont induites par les coûts d’exploitation des nouvelles lignes ferroviaires électrifiées et par les énormes investissements engagés par l’Etat dans le secteur du transport ferroviaire.

Rétention de l’information
Quelle est la part d’Oran dans ces investissements ? Quelles nouvelles infrastructures ont été réalisées ? Quels sont les projets ? Impossible de le savoir, la rétention de l’information étant, à l’évidence, une pratique encore assez répandue et très appréciée à Oran. «Le directeur régional est le seul habilité à communiquer avec la presse» a été la réponse des responsables de la gare d’Oran. A la direction régionale, le même refus a été opposé. «Le directeur régional est absent jusqu’à mardi», a regretté le chargé de la sécurité. Qui est chargé de la communication en attendant ?» L’agent quête ses instructions par téléphone. «Personne, répond-il, penaud. Aucun des responsables présents [dont des sous-directeurs, ndlr] ne désire répondre à vos questions.» Le numéro de téléphone que nous tend notre interlocuteur pour rappeler plus tard s’avère aussi imperméable que les structures SNTF d’Oran. «Le numéro que vous avez demandé est momentanément suspendu», répète la voix impersonnelle. Comme si les lignes téléphoniques et les lignes ferroviaires étaient gérées par la même hiérarchie. En tout état de cause, l’application de ces augmentations a été très mal perçue par les Oranais qui ne comprennent pas la survenue de cette mesure au moment où ils ont tant de peine à assumer le coût des produits de large consommation. «Plutôt que de consentir à augmenter ainsi les prix d’un mode de transport très prisé par les citoyens, l’Etat devrait plutôt penser à augmenter le smig comme promis par le Président et apporter des solutions aux innombrables problèmes auxquels nous sommes confrontés», a estimé un jeune étudiant qui n’a pourtant que sa propre personne à charge. 
(In La Tribune - 06 mai 2009)

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